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KERANOVA : 3 questions à Fabrice Romano, CEO

10 octobre 2017

Créée en septembre 2015 et en pleine activité depuis février 2016, la Start-up KERANOVA s’annonce être la future supernova de la chirurgie ophtalmique! Reposant sur une technologie laser médical mise au point au sein du laboratoire universitaire stéphanois BiiGC – Biologie ingénierie et imagerie de la Greffe de Cornée-, KERANOVA a dans son viseur de révolutionner la chirurgie ophtalmologique. Nous avons rencontré Fabrice Romano, Fondateur et Président de la société.

3 Questions à Fabrice Romano, Fondateur et Président de KERANOVA

Vous-êtes connu dans l’écosystème comme un « serial entrepreneur », et après EyeTechCare à nouveau dans l’ophtalmologie avec KERANOVA. Est-ce une vocation ?

FR : Je suis effectivement vétérinaire de formation spécialisé en ophtalmologie …et j’ai toujours eu un intérêt marqué pour cette discipline qui vit des avancées extraordinaires. Nous nous sommes rencontrés avec le Pr Philippe Gain en 2010 alors que je présentais la technologie de EyeTechCare que j’ai mise au point – au passage incubée par Créalys, avant l’existence de PULSALYS – dédiée au traitement du glaucome par ultrasons focalisés de haute intensité (HIFU), et nous avons noué une relation de confiance au fil des années. Lorsqu’un jour de fin 2014 j’ai assisté à une manip dans le laboratoire BiiGC où ils réussissaient à faire un millefeuille de fines lamelles à partir d’un greffon de cornée en quelques secondes, je n’ai pas compris comment cela était possible, car cela défiait les lois de la physique …et j’ai eu dans la foulée une révélation ! En effet pour moi (et le monde de la chirurgie ophtalmologique !) c’était quelque chose d’impossible …or ils utilisaient leur technologie naturellement en routine sans en imaginer le potentiel. J’ai immédiatement envisagé l’apport d’un tel laser ultra-rapide pour la chirurgie.

Vous avez également été conseiller start-up chez PULSALYS ; comment voyez-vous le rôle de la SATT dans l’émergence des projets ?

FR : J’ai effectivement eu un rôle de conseiller auprès des porteurs de projets au sein de PULSALYS de avril 2014 à septembre 2015 à raison de 2 à 3 journées par semaine. PULSALYS doit être un lieu de rencontres, une base de données de projets … et je ne compte pas le nombre de projets que j’y ai vu passer : des projets comme le mien avec KERANOVA il y en a toutes les semaines ! Si les éléments sont réunis, que l’idée est réaliste et qu’il y a un marché, il faut faire la preuve de concept, un prototype …et surtout avoir un porteur de projet engagé, motivé, prêt à tourner la page pour se lancer. PULSALYS nous a accordé une licence exclusive sur le projet de l’Université Jean Monnet à des conditions qui vont nous permettre de transformer l’innovation scientifique en réussite entrepreneuriale.

Une ou deux fois par semaine je continue à recevoir des porteurs de projets et j’estime que c’est mon devoir. Mon père s’appelait Généreux et soutenait que « plus on partage plus on est riche ». Et j’y crois !

Quel bilan faites-vous aujourd’hui de KERANOVA après un an d’existence, et quelle est aujourd’hui votre stratégie pour développer la technologie KERANOVA ?

FR : Après un an d’existence, KERANOVA compte déjà une vingtaine de personnes, a levé plusieurs millions d’euros et s’apprête encore à lever plusieurs millions. Lorsque j’engage un nouveau collaborateur dans l’entreprise, je ne propose pas un job mais une aventure, une mission, avec une prise de risque mais aussi la récompense probable de contribuer à mettre au monde une machine qui n’existe pas et qui va faire rêver les chirurgiens !

En novembre 2017, lors du congrès américain, nous allons présenter notre robot chirurgical. Notre laser ultra-rapide répond à ce que tout le monde cherche depuis des années ! Notre idée est de parvenir à se « débarrasser » de la Phacoémulsification (la méthode actuelle pour traiter la cataracte en fragmentant par vibration le cristallin et en l’aspirant par une pointe creuse) afin de supprimer l’aléa du geste chirurgical manuel et de le standardiser. Le rêve est d’une certaine manière de parvenir à une « phaco standardisée », dotée de l’efficacité de la technique mais de façon standardisée quasi automatique et donc débarrassée de l’aléa chirurgical opérateur dépendant.

Avec 7M€ (dont 4 en capital et 3 en non dilutif) et 20 personnes, la feuille de route est la mise en place de l’outil de production (aspects montage, qualité, règlementaire…) sous la houlette de Sophie Valla et Arnold Ferlin. Nous envisagerons une deuxième levée de fonds fin 2018 après avoir traité notre premier patient. KERANOVA devrait ainsi mettre sur le marché début 2020 son premier équipement chirurgical destiné à tous les ophtalmologistes du monde entier. Sept millions d’euros seront donc à nouveau investis sur deux ans pour achever la mise au point et commercialiser notre équipement unique. Il s’agit d’un investissement porté par de prestigieux investisseurs privés français, habitués à investir dans le domaine de la santé.

Nous sommes partis pour une belle aventure avec un centre de fabrication de machines de 2000 à 3000 m2 localisé à Saint-Etienne, où nous avons tous les soutiens ! Nous envisageons être 50 personnes d’ici 2 ans, 100 d’ici 5 ans …et au-delà de la cataracte nous adressons le segment antérieur de l’œil …donc après le cristallin nous développerons nos équipements pour la chirurgie de la cornée.

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