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Des pesticides/insecticides naturels pour la protection des cultures

24 septembre 2019

Découverts au sein du laboratoire Biologie Fonctionnelle Insectes et Interactions (BF2i : INSA Lyon, INRA), des peptides naturels ont la capacité à protéger les espèces végétales d’insectes ravageurs. Parmi ceux-ci, le puceron du pois, qui se révèle porter l’arme en lui-même ! A la fois bio-pesticides et bioinsecticides, ces peptides apportés par la nature pourraient remplacer les produits chimiques et seraient d’un intérêt majeur pour la protection des cultures et de l’environnement.

Le peptide naturel découvert par Pedro Da Silva

Les pertes agricoles dues aux insectes ravageurs s’élèvent à plusieurs milliards de dollars par an. Or les pesticides chimiques, et notamment les insecticides, sont de plus en plus contestés. Les préoccupations sanitaires et sociétales conduisent donc les organismes gouvernementaux à mettre en place des directives nationales et européennes, afin d’une part de réduire l’usage des pesticides chimiques et par ailleurs de développer des solutions d’origine naturelle.

Le peptide naturel découvert dans le cadre de recherches menées par Pedro Da Silva, chercheur au laboratoire de Biologie Fonctionnelle Insectes et Interactions (BF2i : INSA Lyon, INRA) permet de protéger les espèces végétales des insectes ravageurs tel le puceron. « C’est en disposant du génome du puceron séquencé que l’on a découvert un peptide naturel particulièrement intéressant, doté d’une activité bioinsecticide » explique Pedro.

Une innovation naturelle avec des bénéfices majeurs pour la protection des cultures

L’expertise du laboratoire sur les peptides des plantes a en effet permis de repérer la séquence d’intérêt et de tester son activité. Le peptide ainsi découvert joue le rôle de produit phytosanitaire naturel, soit un biocide biologique aux applications potentielles multiples (herbicide, fongicide et/ou bactéricide). « Si on dévoie la fonction du peptide dont le puceron porte le code dans son propre ADN …il tue l’insecte, donc son arme se retourne contre lui ! » explique Pedro, rappelant que l’insecte vit en symbiose avec les bactéries, que son système immunitaire ne reconnaît donc pas comme pathogènes … mais dont il peut se débarrasser au besoin, à la façon du mécanisme d’apoptose, qui est une mort programmée des cellules (ou de suicide cellulaire).

Dotées d’avantages compétitifs majeurs comme un effet spécifique sur l’organisme des nuisibles ciblés et un haut niveau de protection des cultures et des récoltes, les nouvelles molécules naturelles biocides engendrent aussi une diminution des risques de pollution (eau, air et sols) et suppriment l’inconvénient des résidus après traitement, d’où une meilleure protection du consommateur. Par ailleurs, le mode d’action sur les insectes ravageurs par ingestion en fait naturellement de bons candidats pour l’agriculture biologique.

PULSALYS à la recherche de partenaires pour exploiter cette technologie innovante

Le défi majeur est aujourd’hui de pouvoir produire ces molécules prometteuses dans un contexte règlementaire très compliqué en Europe ! PULSALYS qui soutient le projet depuis le début recherche des sociétés intéressées par un co-développement, et/ou pour acquérir une licence afin d’exploiter le produit à l’échelle industrielle.  « Ce qui me motive en soutenant le projet BIOCIDE est de pouvoir proposer in fine aux agriculteurs des produits plus sains et plus respectueux de l’environnement » déclare Christine Duarte, responsable du Pôle Développement Technologies & Usages.