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Mexbrain

« Metal EXtraction from the BRAIN » résume les fondamentaux de la startup MEXBRAIN, créée en novembre 2017 et qui s’inscrit dans la lignée des sociétés valorisant les travaux de l’Institut Lumière Matière (ILM : UCBL / CNRS), en particulier de l’équipe FENNEC autour des nanoparticules (comme NH TherAguix et GLINCS), également soutenues par PULSALYS). La proposition de MEXBRAIN est d’extraire certains métaux présents dans le liquide céphalo-rachidien (LCR) dans lequel baigne le cerveau, et qui perturbent le fonctionnement de ce dernier, afin de réaliser une sorte de dépollution de l’environnement cérébral.

Un système astucieux pour un double objectif

Les preuves scientifiques quant à l’implication de plusieurs métaux dans différentes maladies neurodégénératives sont de plus en plus nombreuses : accumulation de fer dans la substantia nigra (structure cérébrale siège de la sécrétion de dopamine) dans un contexte de maladie de Parkinson, accumulation de cuivre liée à un défaut génétique en cause dans la maladie de Wilson, pollution par les métaux lourds incriminés dans la maladie de Parkinson, dépôt de fer observé sous forme de deux « yeux » en IRM dans la maladie de l’œil du Tigre, etc. « Un faisceau d’indices montre que l’homéostasie (ou équilibre) métallique du LCR est perturbée dans de nombreuses maladies » indique Thomas Brichart*, CEO de Mexbrain, d’où l’ambition de la startup de mettre au point un dispositif médical capable d’effectuer une microdialyse du LCR.

Quelle qu’en soit l’origine, environnementale, métabolique ou génétique, il s’agit d’une part d’identifier et analyser les métaux suspectés, accumulés de manière anormale, afin de poser un diagnostic, et par ailleurs de les éliminer afin de traiter les pathologies associées. Le dispositif médical développé consiste en un cathéter de microdialyse dans lequel circulent des nanoparticules recouvertes de « chélates » spécifiques des métaux à piéger. Le cathéter piqué comme une aiguille dans le parenchyme, ou une réserve de LCR,  fonctionne comme une pompe à métaux, tandis que les chélates qui recouvrent les nanoparticules agissent comme des aimants à métaux et se comportent comme des cages moléculaires qui, selon, capturent le fer, le cuivre, les métaux lourds etc. « La finalité est la restauration du bon équilibre dans la concentration en métaux (homéostasie métallique) dans le cerveau des patients pour les soigner » déclare Thomas Brichart, notant que pour plusieurs pathologies, la question est encore de savoir si ce sont les métaux qui créent la maladie ou s’ils en sont la conséquence.

Ambition affichée : démarrer les essais cliniques chez l’homme d’ici 2 ans

Grâce à son implication dans le projet, PULSALYS permet la conduite d’expériences de validation de la technologie en collaboration avec l’ILM, ainsi que la conduite de tests pré-cliniques nécessaires à la future mise sur le marché des dispositifs proposés par MEXBRAIN. Ainsi, des essais pré-cliniques chez l’animal seront lancés courant 2019 en collaboration avec les écoles vétérinaires de Paris (Maisons Alfort) et Lyon (ENVL, Marcy l’Etoile). « Notre preuve de concept devrait être suffisamment forte d’ici 24 mois afin de trouver des investisseurs pour passer aux essais cliniques chez l’homme » avance Thomas Brichart, annonçant l’organisation d’une levée de fonds fin 2020.

l'équipe mexbrain à l’ILM

De g. à d. Denise Béchet, François Lux, Olivier Tillement et Thomas Brichart (CEO)

En bref

  • Création : 28 novembre 2017
  • Lieu : Campus Lyon Tech La Doua
  • Fondateurs : Olivier Tillement, François Lux, Sébastien Groyer, Thomas Brichart (CEO)
  • Nombre de personnes : 3
  • Financement : levée de fonds 250K€ (oct 2018) ; 2ème levée de fonds prévue fin 2020
  • Site internet : www.mexbrain.com
  • Laboratoire impliqué : Institut Lumière Matière (ILM : UCBL / CNRS),
  • Chercheurs impliqués : Olivier Tillement, François Lux