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ACTIVATION : 3 Questions à Vivien Henryon Fondateur et Président

10 November 2017

Experte en R&D dans le domaine de la catalyse et des procédés continus jusqu’au transfert industriel , la PME ACTIVATION ajoute une nouvelle corde à son arc: les polymères, issus d’une technologie du laboratoire C2P2 maturée par PULSALYS. Son nouveau site pilote industriel est en phase de démarrage à Chassieu.

3 Questions à Vivien Henryon Fondateur et Président

Quelle est l’origine d’ACTIVATION et comment positionnez vous la société aujourd’hui  ? Avec le recul, comment avez-vous réussi le virage de 2013 ?

HV : Dans mon passé industriel, le constat était que lorsque l’on veut faire des tests dans des conditions atypiques on ne sait pas faire. Notre objectif aujourd’hui est d’éviter les réacteurs polyvalents qui ne sont en effet pas adaptés, et changer la vision désormais obsolète que tout doit être soluble.

Nous étions en contact avec le laboratoire C2P2 qui voulait faire produire des polymères de grande spécialité antérieurement à l’année difficile que nous avons vécu en 2013. Il faut reconnaître que peu de sociétés étaient capables de faire du développement de process pour les polymères …et notre besoin de rebondir a très certainement « catalysé » notre évolution. Le besoin de diversification était avec le recul incontournable et elle s’est réalisée grâce à la conjoncture entre un intérêt et une opportunité avec le C2P2.

Comment voyez-vous aujourd’hui se dessiner l’avenir du projet collaboratif autour des polymères qui engage ensemble le C2P2, PULSALYS et la société ACTIVATION  ?

HV : il s’agit d’un projet très important pour nous puisqu’il vient renforcer un nouvel axe dans le domaine des polymères où nous n’étions pas présents il y a encore 4 ans. Notre objectif majeur est d’aller vers un produit de développement séquencé d’une part par de nouveaux composés et d’autre part par un business model qui va évoluer vers un business de produit en plus de la notion de service que l’on a actuellement. L’axe de développement des polymères est un engagement sur le long terme et il y a une vraie demande du point de vue de l’industrialisation. Je suis confiant sur ce projet, pour lequel nous concédons d’ailleurs 50% de nos investissements de R&D. Nous avons vécu un vrai changement de business model depuis 2013 et sommes passés d’une société de pur service à une entreprise capable d’innover au-delà de notre cœur de métier.   A l’horizon 2019 nous visons avoir été capables de mettre en œuvre et vendre les premiers lots significatifs de nos composés. Nos cibles sont les grands polyméristes qui recherchent des produits de performance par modularité. Tout ce que l’on veut aujourd’hui, c’est aller vite sur la phase de production en aval afin de rendre attractif le produit pour les industriels, car ce qui tue souvent un projet est que le temps entre l’idée et les premiers kilos est souvent trop long ! Idéalement nous voulons rapidement proposer au marché un catalogue de base de 10 produits, sachant qu’il est impossible de tout développer.

Quel bilan faites-vous aujourd’hui de ACTIVATION après déjà 14 années d’existence, et que vous  a apporté PULSALYS dans son évolution ? De manière plus générale comment voyez-vous le rôle de la SATT dans l’émergence des projets ?

VH : Activation se positionne comme un partenaire d’innovation en chimie fine et de spécialité et accompagne ses clients depuis le concept jusqu’à la réalisation de la solution industrielle, en combinant trois domaines d’excellences : la catalyse, les technologies continues et l’utilisation de matière premières renouvelables. Sur le nouvel axe polymères, un premier ticket de 20 k€ a été mis en 2014 pour l’évaluation du projet et le pré-développement. Des résultats ont commencé à prendre forme dès 2015 et des demandes de produits arrivaient au C2P2, d’où l’idée alors de créer le laboratoire commun (LabCom) LISIP qui se veut être un Laboratoire d’Innovation, Scale-up, et Intensification des Procédés de polymérisation. Notre ambition dépassait en effet la volonté de valoriser des produits, mais intègre aussi l’enjeu de la technologie autour de la façon dont on produit.

20% de notre activité est aujourd’hui dédiée aux polymères et nous avons investi dans un site industriel localisé à Chassieu avec le double objectif de réaliser un démonstrateur pilote (hydrogénation, oligomérisation…) et de produire des matériaux à haute valeur ajoutée (dont les polymères). L’objectif à terme est bien entendu de fournir nos propres composés, et notre licence non exclusive sur les brevets du C2P2 via PULSALYS sécurise qu’on puisse les exploiter, sachant que cela représente également un investissement de 150K€/ an pour nous. Par ailleurs, tout ce qui avait été impulsé avant 2013 dans le domaine de la catalyse porte aujourd’hui ses fruits : nous concevons (et vendons !) désormais des catalyseurs pour des industriels qui n’ont pas besoin de gros volumes.

Qui dit innovation et technologies dit brevets …et l’aspect brevets se retrouve avec l’aide de Pulsalys qui nous soutient. Nous sommes actuellement dans la phase de partage des risques et visons ensuite le partage des gains ! Pour cela il faut rassembler les bons innovateurs et les bons développeurs, et intéresser le marché à travers le réseau de commercialisation. Dès la vente des premiers kilos nous gagnerons nos premiers euros sur ce projet …que nous partagerons sur la base de nos accords avec le laboratoire et la SATT.