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OncoFactory

Défi relevé par la startup de biotechnologies lyonnaise OncoFactory : créer des répliques miniatures de cancer dans un embryon aviaire afin de tester l’efficacité de drogues anticancéreuses.

Un projet né au cœur d’un laboratoire académique

C’est initialement au sein du Centre de Génétique et de Physiologie Moléculaire et Cellulaire (CGPhyMC) que l’idée de créer une startup a germé dans l’esprit des deux chercheuses co-fondatrices Valérie Castellani-Lincontang et Céline Delloye-Bourgeois.  Aujourd’hui hébergée dans l’Institut NeuroMyoGène (INMG) – qui est un centre de recherche fondamentale et translationnelle focalisé sur le système neuromusculaire comptant environs 150 personnes-, OncoFactory développe une plateforme qui permet de créer des répliques miniaturisées de tumeurs de patient à partir d’une biopsie de ce dernier.  La technologie développée depuis 2013 consiste à transférer des cellules humaines tumorales dans des embryons de poulet pour suivre leur développement. « On crée alors un équivalent de la tumeur du patient dans un embryon aviaire » explique Céline Delloye-Bourgeois, précisant que l’idée est de « sortir » la tumeur du patient et de la répliquer dans un système qui va permettre de l’étudier.

Lire l’interview de Frédéric Berget, CEO de OncoFactory

Frédéric Berget (CEO) & Céline Delloye-Bourgeois (chercheuse)

Une réplique de la tumeur fidèle à la pathologie du patient

La réplique de tumeur obtenue ici reproduit de façon fidèle les caractéristiques de la maladie du patient, comme, par exemple, sa capacité à métastaser. « Nous avons choisi de travailler sur l’embryon de poulet qui est un organisme immature, car c’est aussi un organisme propice à la pousse tumorale » rappelle la chercheuse. Or dans un embryon (aviaire ou autre), en appliquant les connaissances de la biologie du développement (embryologie) à la cancérologie, il est possible de répliquer (et dès lors modéliser) des tumeurs dans des tissus précis. « La tumeur mimée peut alors – comme l’embryon entier- être analysée dans les 3 dimensions à la lumière de la connaissance des structures embryonnaires » indique-t-elle. Parmi ses avantages concurrentiels de poids : le fait de ne nécessiter que de petits échantillons (quelques centaines de cellules) et la rapidité de modélisation des tumeurs sur modèle animal embryonnaire. La tumeur d’un patient pourrait ainsi être répliquée dans une série d’œufs recevant différents schémas de traitements, afin de définir, par exemple le plus efficace pour le patient.

Des applications diverses

Plusieurs applications s’ouvrent à OncoFactory parmi lesquelles :

  • Tester l’efficacité de drogues anticancéreuses candidates
  • Générer des outils d’aide à la décision thérapeutique pour que les praticiens puissent personnaliser les traitements, sachant que l’embryon de poulet est un environnement favorable à la formation de tumeurs et de métastases en des temps très rapides (quelques jours seulement).
  • Contribuer aux programmes de développement des thérapies ciblées, de recherche de biomarqueurs prédictifs et de tests compagnons pour les biotechs et entreprises pharmaceutiques.
  • Développer ses propres thérapies, biomarqueurs, et tests compagnons notamment dans le champ de l’oncopédiatrie pour lequel il existe des besoins non comblés importants.

Un soutien fort de PULSALYS

La startup créée en mars 2016 s’est appuyée sur PULSALYS dans un premier temps pour protéger sa technologie par plusieurs brevets, puis pour identifier son futur CEO, Frédéric Berget qui a rejoint la société depuis mai 2017.  La responsable de l’équipe de recherche Valérie Castellani a par ailleurs bénéficié du programme Valoritech qui a permis de structurer la startup en complément de l’accompagnement par PULSALYS.

La pleine réussite de ce projet s’est traduit par la signature, le 9 mars 2018, d’une licence d’exploitation entre la startup OncoFactory et la PULSALYS qui concède les droits d’exploiter la technologie issue de l’Institut NeuroMyoGène.

« Grâce à sa technologie, Oncofactory va devenir acteur de la chaîne de valeur du drug discovery et de celle de la médecine personnalisée en oncologie » souligne Frédéric Berget.

Frédéric Berget &  Sophie Jullian ©PULSALYS/NM

Le mot du chef de projet

Joseph André, Responsable d'investissement

« Le modèle développé par l’équipe scientifique apporte une réelle alternative pour les chercheurs et les cliniciens en oncologie par rapport aux modèles existants. Ce fut un véritable challenge de trouver les outils permettant de protéger au mieux cette solution et c’est un plaisir de voir Oncofactory prendre le relais de son développement et de sa commercialisation. Le transfert de la technologie vers Oncofactory apporte une solution radicalement innovante pour l’étude et la compréhension de diverses formes de cancer dans une perspective de médecine personnalisée ».

En bref

  • Création : Mars 2016
  • Lieu : Lyon 8ème (Domaine Rockefeller)
  • Fondatrices : Valérie Castellani-Lincontang, Céline Delloye-Bourgeois, Thierry Delloye
  • Nombre de personnes : 6 actuellement, 10 à l’horizon 2019.
  • Palmarès 2017 :  Trophée R2B ONCO (Déc) / 2016 : Lauréat du Concours Mondial de l’innovation, catégorie Amorçage / 2015 : Lauréat du concours I-LAB – Concours national d’aide à la création d’entreprises de technologies innovantes, catégorie Emergence (Juil.)
  • Chiffre d’affaires : NC (1er CA attendu pour 2018)
  • Site internet : www.oncofactory.com
  • Contact Oncofactory : frederic.berget[@]oncofactory.com
  • Contact chef de projet santé PULSALYS : joseph.andre[@]pulsalys.fr
  • Laboratoire impliqué : Institut NeuroMyoGène (INMG)